Apprivoiser ses émotions, Comment ça marche ?

Ma meilleure alliée dans la vie : la colère

Elle a mauvaise presse. On lui reproche tout un tas de choses. On voudrait la faire disparaître. Pour toujours, tellement on en a honte. Ou alors on ne la ressent jamais.

“En colère ? Moi ? Jamais.” Comme moi, pendant 35 ans. Jamais de colère.

Sauf de très rares explosions incontrôlées, où je me transformais en volcan qui détruit tout sur son passage.

Alors, la colère, c’est un sujet que je connais très bien. Pour l’avoir détestée pendant de si longues années, fuie, et redoutée plus que tout.

Ma colère. Oh que je l’ai détestée ! J’en ai eu honte pendant si longtemps…

Et puis un jour, au gré de mon travail intérieur et de mes lectures, je découvre l’impensable.

Des chapitres entiers à son sujet. Qui louent son rôle, son importance.

Quoi ?  Une petite fenêtre intérieure s’est ouverte… que je me suis empressée de refermer.

Tout en restant curieuse… J’ai alors commencé à comprendre qu’elle n’était pas si mauvaise. Qu’elle est une émotion, physiologique, et qu’on ne la maitrise pas (Mon Dieu !, s’est dit mon cerveau…). Qu’elle était normale, saine, et même indispensable. (Wouah ! Sérieux ?).

Mais comprendre ne suffit pas, même si c’est un excellent début.

Parce que ma colère, en réalité, dès qu’elle se manifestait, une autre part de moi se précipitait pour l’éteindre, telle un pompier, convaincue qu’un cataclysme pourrait se passer si elle sortait. Normal : c’est ce qu’il s’était toujours passé. Soit j’étais petite, et elle aboutissait immanquablement à une fessée (donc je vivais de la violence et c’était terrifiant), soit j’étais plus grande mais c’est moi qui devenais violente avec les autres.

Alors bon, pendant un long moment, je la connaissais mentalement, mais j’étais incapable de la laisser s’exprimer en moi. Mon système nerveux coupait court bien avant. Le pompier mettait un couvercle dessus, et la faisait taire illico presto.

Et du coup, que se passait-il ? J’étais bien incapable de poser mes limites.  Je fuyais les conflits, j’étais incapable de m’affirmer.  Je disais oui alors qu’en moi, ça faisait non. Et je bouillais intérieurement.  Je manquais d’énergie. J’étais anxieuse, tendue, régulièrement.

Et j’avais régulièrement des scénarios catastrophes dans la tête (et si mes enfants avaient un accident ? Et si, etc… Vous connaissez ?)

Pour la team Volcan+, ça sera plutôt : des relations difficiles, du mal à rester en lien dans les conflits, de la honte, une incompréhension, parfois un isolement social.

Un jour, des années après, même, une thérapeute m’a permis de reprendre contact avec ma colère, de façon saine. J’ai pu rassurer – par le corps – la part « pompier », et lui demander de ne plus intervenir, dorénavant. Parce que j’avais acquis bien d’autres outils et ressources pour :

– ne plus être en danger,

– ne plus me transformer en volcan bouillonnant de lave destructrice.

J’ai pu l’apprivoiser, petit à petit, et retrouver mon lien avec elle. Avec une agressivité saine.

Et tous ces symptômes ont progressivement disparu. Notamment l’anxiété et les scénarios catastrophes qui dansaient tout le temps dans ma tête. J’ai pu enfin faire ce que font des tas de gens ultra naturellement : prendre soin de mes limites, dire non, sortir de relations toxiques, avoir de l’énergie, vivre dans le présent, et ne plus vivre d’anxiété.

La colère, et même l’agressivité, en réalité, sont indispensables. Ce sont même des impératifs biologiques ! Nous avons besoin d’elles pour aller bien, pour être en bonne santé. Beaucoup de maladies “modernes” sont liées à une rétention de la colère, qui finit par se retourner contre nous1.

La colère est une émotion, donc quelque chose qui est en lien avec notre survie. Elle est là pour protéger nos limites, nos besoins, notre espace vital. C’est une “énergie vitale”, comme le dit Peter Levine2, spécialiste du trauma. Elle est même très nécessaire pour se libérer de nos traumatismes. Elle est d’abord physiologique : quand elle se produit, il y a une cascade de mécanismes physiologiques qui se mettent en route : adrénaline, cœur qui accélère, sang et sucre qui affluent dans les muscles pour nous préparer à réagir, muscles qui se contractent… et pour nous pousser à défendre nos besoins. Puis si nous acceptons de la laisser nous traverser, et agissons à partir d’elle mais sans nous laisser dominer par elle, la tension redescend, se décharge et nous pouvons retrouver un état normal en quelques minutes voire moins.

Si l’on regarde les animaux, ils vivent de la colère et de l’agressivité saine lorsque leurs limites sont atteintes. Elle leur sert à défendre leur territoire, leurs besoins, bec et ongles. C’est un mécanisme important, biologique et inné.  Il ne faut pas confondre la colère avec la violence. La violence arrive justement quand la colère ne peut se vivre et s’exprimer sainement. La colère se traverse, se ressent, telle une vague d’énergie qui nous permet de nous dresser pour dire non. Puis elle s’en va, sans ruminations ni pensées obsédantes qui ne sont que le témoin d’une difficulté à traverser pleinement cette émotion. Alors oui, célébrons la colère comme quelque chose de sain, d’important et de nécessaire pour que chacun se sente bien.

Et si vous avez une relation difficile avec votre colère, vous êtes loin d’être seul.e avec ce problème. C’est en apprivoisant cette émotion par le corps, avec beaucoup de sécurité, et en libérant les protections qui vous empêchent d’y avoir accès (les “pompiers”), que vous pourrez retrouver cette énergie vitale et la mettre à votre service.

La thérapie psycho-corporelle que je pratique, issue des travaux de Peter Levine, est là pour cela. Elle permet de retrouver une relation saine à sa colère, et s’appuie dessus pour s’affirmer, sortir d’une situation difficile, d’un harcèlement, ou stopper l’anxiété.

Je vous accompagne en visio-conférence, ou à mon cabinet à Grenoble à Déesses. Vous avez la possibilité de découvrir cette approche très novatrice et basée sur les neuro-sciences les plus récentes, lors d’un rendez-vous découverte sans engagement. 

N’hésitez pas à me poser vos questions en commentaire ou par e-mail

Au plaisir de vous réconcilier avec cette émotion mal-aimée !

Flore Viard

1.         Voir l’ouvrage du Dr Gabor Maté Quand le corps dit non

2.         Voir l’ouvrage Réveiller le tigre de Peter Levine

Comment ça marche ?

Comment faire un choix quand on est indécis.e ?

Tu n’arrives pas à te décider ?  À poser ce put#@% de choix ?  Ça fait des heures, des jours ou des semaines que tu hésites ? Tu as pesé le pour, le contre, et tu ne sais toujours pas ? Peut-être fais-tu sans le savoir une erreur fondamentale : une erreur qui t’empêche d’y voir clair sur la direction à prendre. Par exemple, tu n’arrives pas à te décider à changer de job, ou à quitter ce job qui ne te convient plus tellement. Ou tu n’arrives pas à sauter le pas de réaliser ce rêve qui t’anime, mais qui t’engagerait aussi vraiment.

Ou peut-être juste c’est difficile de choisir entre la salade et le menu du jour…

Entre cette jolie jupe qui te met en valeur et ce pantalon moins classe mais tellement plus confortable…Ou même entre dire oui pour cette soirée avec tes amis ou chiller à la maison tranquille.

Pourquoi es-tu si indécis.e ?

Parce que tu essaies de décider uniquement avec ta tête. Parce que tu te représentes ton cerveau comme une entité unique, qui pose des choix rationnels et devrait opter pour le meilleur choix. C’est ce qu’on t’a toujours appris. Parfois, ça marche, mais là tu expérimentes que… pas toujours !

Alors qu’en fait, tu as en toi aussi comme une bande de potes bourrés qui fout le bazar et tire chacun la couverture vers soi. On va faire les présentations.

Je te présente LA PEUR (salut !). Un peu anguille, insaisissable, elle se faufile partout. Et une fois qu’elle est là, elle te serre la poitrine à coup de « et si tu le regrettais ? Ça serait horriiiiiiible ! ». Du coup, pour éviter de vivre ça, elle t’immobilise et te force à rester sur place.

Ici, c’est la FUITE. Le regard fuyant, un peu tête en l’air, évanescente..

Alors elle, c’est une sacrée canaille, dès que tu fais un pas en avant, elle s’arrange pour que l’herbe ait l’air plus verte ailleurs.

Oh, un papillon…

Oh, et si je nettoyais mon micro-onde avec un coton-tige ?

Oh, et si j’allais écouter cette vidéo tellement intéressante qui explique les enjeux de la vie de chaton (mets ce que tu veux, tu as compris le principe).

Là, c’est TAZ, aussi appelé LE COMBATTANT. Le regard franc voire un peu agressif, prêt à bondir. Alors lui, il fonce tête baissée, sans souci. Tu veux cette vie ? On foooooonce !

T’as vu, il porte des œillères, et il écarte tout ce qui est sur son chemin. Il a toujours à la bouche « fais un effort, c’est quand même simple ! ».  Bon, il fait un peu de casse des fois. Il ne voit pas trop les signaux d’alerte, genre la fatigue par exemple.

Du coup, la Peur le déteste et passe son temps à le retenir pour pas qu’il fasse des bêtises.

Lui, c’est CALIMERO, alors lui ce n’est jamais de sa faute, mais il est toujours victime des autres qui ne sont pas gentils avec lui. Et il se morfond sur son sort, tu le vois là sur le canapé ?

Voilà quelques potes intérieurs qui mettent peut-être un joyeux bazar.

En fait, nous ne sommes pas juste une personne qui décide avec son cerveau rationnel.

Non, nous avons différentes parts en nous, plus ou moins conscientes, qui agissent chacune en parallèle.

Souvent, quand on n’arrive pas à se décider, c’est que deux parts s’opposent et luttent l’une contre l’autre. Une vraie bagarre intérieure, dont on ne sort jamais gagnant. Parce que ça nous paralyse, incapable de prendre une décision.

Et ça fait perdre beaucoup d’énergie.

Oui, tu as en toi une joyeuse bande de potes caractériels et si tu décides juste de les ignorer, c’est eux qui vont gagner parce qu’ils ont les clés du branchement du reste de ton cerveau (l’Univers est facétieux, n’est-ce pas ?).

Donc si tu décides avec ta tête, et que ça ne convient pas à l’un d’eux, au moment d’acter ce choix, il risque juste de débrancher ta volonté et de te faire faire l’inverse de ton choix.

Alors on fait comment ?

C’est assez simple : la solution est d’aller voir chaque pote. Aller voir chaque part de toi qui s’exprime face à ce choix, de venir l’écouter et voir ce qu’elle a à te dire, vraiment.

Quand les parts de soi, ces potes, là, qui mettent le bazar, se sentent écoutés et entendus, ils se détendent souvent (sauf vrai danger) et arrivent même à collaborer ensemble. Oui, co-lla-bo-rer ensemble.

Parce que leur but, c’est que tu survives, tout simplement. Quand tu leur as montré que lâcher ton job pour ce nouveau projet, ça n’est pas dangereux en soi, ils arrêtent de se battre contre.

Mais spoiler : ça ne se fait pas avec la tête et les pensées, parce que ces potes-là, ils n’entendent pas les arguments rationnels. Ça se passe au niveau du cerveau émotionnel et reptilien, donc il faut aller leur parler avec leur propres langages.

Par contre, quand tout le monde œuvre dans la même direction, c’est super facile de poser un choix à partir de soi et de ses tripes, et de l’assumer et le tenir dans la durée. Parce qu’il n’y a plus de résistance, et que chaque part va t’aider à avancer dans le bon sens.

Et je peux te dire que c’est bien plus reposant et facile, parce que le choix se fait tout seul, presque. Pas besoin de forcer, pas besoin de se motiver. Tu sens juste ce qui est juste pour toi, et tout ton être œuvre à le faire advenir.

Et toi, cap de venir parler avec tes potes intérieurs ?

Si tu as besoin d’aide ou si tu ne parles pas « potes bourrés 3e langue », une thérapeute spécialisée en thérapie psycho-corporelle peut t’accompagner à faire ça, en toute sécurité et bienveillance. Je travaille en visio ou à Grenoble chez Déesses, un lieu dédié à la femme. Cette approche de la thérapie peut t’aider à surmonter tes blocages et à améliorer ton estime de soi. Promis, ton pote bourré, on va l’amadouer 😉

À bientôt !

Avec amour,

Flore (👉voir mes outils)