Je rencontre de nombreux parents qui avouent avoir du mal à jouer avec leurs enfants.
Non pas qu’ils n’en aient pas envie. Non ces parents consacrent du temps à leurs enfants, ils font des activités avec eux, ils les emmènent dans plein d’endroits et sont de merveilleux parents. Ils ont pourtant du mal à lâcher prise et à jouer, et cela semble leur peser. C’est comme si quelquechose leur manquait, un peu comme la pincée de sel dans le mets délicieux que vous prépare votre grand-mère-comme-quand-vous-étiez-petite. Ou peut être une petite pincée de piment, pour pimenter sa vie en compagnie de ses enfants?
Pour d’autres, le jeu ça n’est pas sérieux et ne mérite même pas que l’on s’y attarde. Dans de nombreux ouvrages d’éducation, on n’en parle même pas. Ca n’est pas sérieux, pensez-vous. Le jeu c’est un truc d’enfant.
Eh bien justement… pour entrer en contact avec nos enfants, rien de mieux que le jeu pour se mettre à leur hauteur
« Vous dites : C’est épuisant de s’occuper des enfants. Vous avez raison. Vous ajoutez : Parce que nous devons nous mettre à leur niveau. Nous baisser, nous pencher, nous courber, nous rapetisser.
Là, vous vous trompez. Ce n’est pas tant cela qui fatigue le plus, que le fait d’être obligé de nous élever jusqu’à la hauteur de leurs sentiments. De nous élever, nous étirer, nous mettre sur la pointe des pieds, nous tendre. Pour ne pas les blesser. »
Janusz KORCZAK, prologue de Quand je redeviendrai petit
Parce que jouer avec ses enfants ça peut nous élever, aussi nous transporter, nous faire redécouvrir le petit lutin joyeux qui trépigne tout au fond de l’adulte sérieux que nous sommes devenus… Entrer dans leur monde c’est se connecter à l’enfant en soi. Et c’est une fabuleuse façon d’entrer en relation avec les enfants et de créer du lien avec eux.
Beaucoup de parents jouent avec leurs bébés, avec les petites comptines, les jeux de « coucou me revoilà! », les jeux de doigts. Souvent avec le temps et l’âge, les parents ont moins le temps, les enfants se tournent plus volontiers vers leurs pairs pour jouer, et cela devient moins présent dans la relation avec nos enfants.
Pourtant le jeu est un excellent support pour libérer les tension. Catherine Dumonteil-Kremer (Jouons autrement) présente notamment les jeux de chahut comme exutoire lorsque l’ambiance familiale est électrique. Pour satisfaire le besoin de contact des enfants en toute sécurité. Pour nous réconcilier avec les jeux de bagarre ? Nous avons particulièrement aimé le Karaté-chaussette, sport hilarant qui consiste à chasser la chaussette de l’autre tout en gardant les pieds au chaud, fou-rire assuré….
Son livre présente également tout un tas de jeux pour jouer en famille, des jeux de groupe. Particularité? Bon nombre sont des jeux coopératifs, où le jeu créée avant tout du lien entre les participants. Et je vous assure que la chaise musicale coopérative resserre les liens même dans une classe de collégiens, en plus de provoquer fous rires et plaisir. Aussi parce que beaucoup d’entre nous n’aiment pas la compétition et associent jeu à compétition… parce que quand nous étions petits, c’était souvent important de gagner, plus que de prendre du plaisir à jouer ensemble. Ici il est question de plaisir d’être ensemble, de trouver des stratégies ensemble pour résoudre des problèmes, ce qui met d’ailleurs en avant les compétences relationnelles qui permettent de coopérer y compris dans la vie réelle.
Quand on pense « jeux », on pense aux jeux de société par exemple. J’ai été longtemps frustrée de ne pouvoir jouer à ces jeux que j’ai toujours adoré enfant avec mon fils, parce qu’il était trop petit. Et je dois dire qu’un livre en particulier m’a aidée à retrouver toute ma créativité. C’est le livre « qui veut jouer avec moi » de Lawrence Cohen. Une vraie bible. Quand on lit que l’auteur, psy respectable, n’hésite pas une seconde à se mettre à 4 pattes ou à prendre une tête de mauvaise foi pour dénouer des problèmes rencontrés par des enfants, ça devient plus facile de s’y mettre à sont tour, en particulier pour tous les jeux de « rôle ». L’auteur encourage les parents à laisser les enfants jouer librement et à prendre part à leur jeux s’ils les sollicitent. A se mettre dans la peau de leur enfant et à surjouer les émotions qu’ils vivent, sans moquerie, juste pour leur faire sentir qu’ils sont compris et dénouer les tensions. Mon fils a aussi particulièrement aimé le « pistolet d’amour », ou comment transformer une arme factice faite pour tuer en machine à recevoir bisous et « je t’aime ». Comment ne pas aimer le jeu quand on peut se transformer en « serial lover » ? Le livre regorge d’exemple pour trouver chacun son bonheur. Et pour remplir le réservoir affectif de nos enfants tout en s’amusant !
Vous trouverez des émissions consacrées à ce sujet ici :
Le jeu dans la vie de famille avec Fami’Lien, sur Radio Grésivaudan
Le jeu pour mieux communiquer avec nos enfants, interview d’Isabelle Filliozat sur France Info
Et si vous aimeriez mettre plus de jeu dans votre vie de famille et plus largement remettre de la joie dans votre vie, je vous accompagne !
A vos jeux, prêts, partez !
1 réflexion au sujet de “Qui veut jouer avec moi?”