Cette photo peut donner l’impression d’un instant parfait.
Et d’ailleurs il l’était
Juste un instant
Un instant parfait devant ce magnifique coucher de soleil sur les hauteurs
Les joues croquantes et douces de mon petit garçon.
Ses petites mains chaudes et confiantes.
La vallée dans la brume
Les montagnes abruptes et saupoudrées de blanc, qui rosissent en face
Les ciel qui se pare de ses plus belles couleurs
Tel un spectacle dressé pour nos yeux
La prairie accueillante sur les hauteur, qui caresse nos jambes
Le froid mordant qui ronge les doigts
Juste un instant
Si tu observes bien, tu as peut-être vu les cernes sous les yeux de mon petit.
Son visage a l’air grave.
A deux ans, quand on a manqué une grosse partie de la sieste, ça donne crise sur crise, avec roulage par terre, et du « maman!!! » toutes les 5 minutes.
Je me débats depuis ce matin avec un mal de tête lancinant. La faute au réveil manipulé par deux petites mains innocentes, qui a sonné l’hallalie à 5h du matin.
Autant te dire que j’ai juste envie de me terrer sous terre les deux mains sur les oreilles, à chaque crise, juste pour ne pas entendre de bruit.
Et plus la journée passe, moins j’ai l’énergie d’accueillir ses colères, ses larmes.
Avec le temps, et le travail sur moi, j’ai appris à accueillir mes limites sans juger.
A accepter que je suis une mère parfaitement imparfaite.
Avec ses limites, ses défauts, ses petites conneries comme finir une tâche pour le boulot jusque 23h alors que je manque déjà de sommeil.
Sans culpabiliser ni me juger.
C’est ainsi.
Je fais du mieux que je peux.
Et j’avance avec ça.
Ce n’est pas juste une décision, de ne plus se juger.
Parce que juger le fait de se juger, c’est encore pire.
Ca tourne en rond.
C’est aller se connecter à son animalité, à sa force de vie, à la partie la plus profonde et la plus vivante de soi.
Pour vivre dans son corps et plus dans sa tête.
Pour être en phase avec ses propres limites naturellement.
C’est aller regarder les méandres de ses mécanismes psychologiques
Regarder au service de quoi est le jugement, qu’est ce qu’il sert.
Il m’a longtemps protégée de regarder mes plus grandes douleurs.
Oh oui, je me suis jugée pendant près de 35 ans.
En tant qu’enfant, en tant que femme, en tant que mère.
Je me suis jugée en tant que mère à chaque fois que j’étais imparfaite
Je me suis aussi jugée de me juger.
A chaque fois que mon enfant faisait une crise
A chaque fois que j’étais incapable de lui répondre avec amour.
Et quand tu accompagnes des parents, crois moi, la barre est très haute.
Ca m’a longtemps mis une énorme pression sur les épaules, à mon insu.
Jusqu’à ce que j’aie le courage de le regarder en face
Et de rebrancher ma force de vie tout en libérant ce qui ne m’était plus utile.
C’était parfois difficile. Ca faisait peur.
Mais le cadeau derrière est inestimable.
Parce que même dans les moments difficiles, je m’aime et je m’accepte.
Et je profite de l’instant présent.
Même quand c’est juste un instant.
Avoir appris à accueillir et accepter me permet aussi de rester à l’écoute de mes besoins.
Comme décider d’aller dans cet endroit magnifique, qui fait du bien aux yeux et au coeur.
Merci le plateau des petites Roches pour ce tableau naturel d’une valeur inestimable à mes yeux.
Je t’envoie de l’amour, toi qui te juges
Tu vaux bien mieux que ça.
With love,
Xxx
Flore