[article du 16-10-2020] En ce moment, c’est un peu le silence sur les réseaux, on sent un certain repli sur soi. Effet de la peur de l’avenir, du virus, cette attente sans fin pour savoir à quelle sauce nous allons être mangés….?
Je ne sais pas. Les enfants peuvent être angoissés par le virus, par les protocoles, les masques. Ils peuvent aussi sentir les émotions de leurs parents en cette période agitée. Nous traversons une crise sans précédent pour notre génération. La peur est normale. Nous sommes face de l’inconnu.
L’inconnu, l’humain déteste cela…. Je me sens plutôt sereine en cette période, même s’il y a des phases où je traverse des émotions, parce que j’ai appris à développer mon agilité.
Pas celle de mon corps (je suis plutôt souple comme la tour Eiffel globalement à ce niveau là ), mais celle de mes émotions, de mes pensées, de mon esprit. J’ai appris à contacter mes ressources intérieures pour traverser de l’inconnu même quand il est totalement effrayant.
Face à de la peur, nous avons plutôt tendance à soit plonger dedans (angoisse bonjour!), soit être dans le déni (même pas peur), et c’est totalement inconscient.
Nous sommes comme figés dans nos réactions automatique.
As tu observé comment les enfants traversent leurs nombreux défis de vie ?
Ils traversent et n’y restent pas. Ils sautent dans la flaque, ils sautent à pieds joints dedans. Tant pis si ça éclabousse, ça séchera !
Sauf si on a déformé leur capacité à traverser leur peur, leurs émotions. Sauf s’ils ont perdu le contact avec leurs ressources intérieures.
Toi qui élèves tes enfants en respectant ses ressentis, tu permets à tes enfants d’apprendre à être en mouvement même dans le chaos. Tu prépares un futur citoyen de demain, capable de rester ancré même dans le changement. Tu lui permets d’avoir suffisamment confiance en lui pour traverser les difficultés sans trop de dommages.
Oh biensur je sais … ce n’est pas parfait.
L’un de tes enfants manque peut-être de confiance en lui, ou d’autre chose…
Je vais te dire : la meilleure chose que tu puisses faire pour cela, c’est de développer ta propre agilité.
Ta confiance et tes ressources intérieures.
Ta capacité a être en mouvement quel que soit le contexte. Non seulement ça sera un modèle pour tes enfants, mais ton bonheur ne dépendra plus de l’extérieur.
C’est aussi pour ça que je t’accompagne toi . A danser sous la pluie. Bonne nuit !
Je suis toujours très touchée quand, à la fin d’une séance, la personne que j’accompagne retrouve de l’amour pour des parties d’elles même qu’elle rejetait jusque là.
Souvent, nos blocages viennent de conflits intérieurs.
Une partie de nous – inconsciente – qui hurle comme elle peut (somatisations, blocages, phobies, problèmes alimentaires, de sommeil, problèmes avec nos enfants …) parce qu’elle n’arrive pas à être entendue.
Une autre partie qui la juge, qui se dit que ce n’est pas normal, qui veut la faire taire définitivement parce qu’elle l’enquiquine. Qui minimise, qui rejette l’irrationnel, qui juge, qui dévalorise, qui culpabilise.
Vous voyez le problème ?
Se taper dessus intérieurement (et inconsciemment), ça mange énormément d’énergie (qui n’est plus disponible pour autre chose) et … ça fait mal, forcément.
Votre énergie de vie est alors comme figée, elle n’arrive plus à vous soutenir.
Mon travail vise alors à mettre à jour ce conflit puis à écouter chacune des parties, mais pas uniquement avec des mots.
Dans le corps. C’est très important.
Qu’as tu à dire ? Comment t’exprimes tu ? Que dois tu libérer ? C’est un délicat travail, comme tisser une toile d’araignée. Pour mettre à jour des ressentis ignorés, débloquer l’inconscient et ouvrir de nouveaux espaces.
C’est un art que j’ai développé depuis une dizaine d’année, parce que moi même j’ai mis à jour mes conflits intérieurs inconscients pour retrouver de la liberté, et je continue à le faire. J’adore faire ce travail, parce qu’il mobilise ma pleine présence, mon ressenti, mes intuitions, mes compétences, divers types d’intelligence… et c’est facile pour moi.
Et surtout j’aime quand à la fin de la séance je sens l’amour de mon client pour lui même, avec toutes ses parties de lui même.
Parce que chacune a une beauté cachée qui ne demande qu’à éclore, à être vue pour ce qu’elle est réellement, une gardienne du vivant, et pour nous rendre toujours plus vivants. Merci.
Flore
Coach pour retrouver ton énergie en douceur et oser tes couleurs !
Tu n’as pas très envie de me voir hein ? Non? Aller, sois honnête..
.Je vois bien que depuis tout à l’heure tu cherches à m’éviter.
Je t’ai vue quand tu t’es plongée dans tes pensées pour oublier que j’étais là avec toi.
Je t’ai vue quand tu t’es dit : aller c’est pas grave, ça va passer
Je t’ai vue quand tu as tenté de m’oublier en t’occupant du quotidien, des enfants Je t’ai vue quand tu as tenté de me recouvrir de couches de sucré, de friandises ou de café
C’est vrai, je ne me suis pas pointée au meilleur moment. Tu devais aller chercher les enfants et leur faire à manger. Tu m’as dit que tu n’avais pas de place pour moi là maintenant.
Le truc avec moi, je n’y peux rien, c’est que plus tu cherches à m’oublier, plus je me manifeste de façon désagréable. Tu commences à comprendre, hein, pourquoi tu as mal à la tête….
J’ai vu aussi quand tu as essayé de me faire une place mais que tu as tellement peur de moi que tu cherches à me comprendre.
Désolée.
Tu n’as pas besoin de me comprendre.
Tu n’as pas besoin de te rassurer en comprenant que c’est ta colère d’enfant qui est là. Moi, je suis dans ton corps et je ne peux pas sortir par ta tête.
Tu ne comprends pas.
Ce n’est pas grave.
Tes pensées te coupent de moi. Tu me vois comme une malotrue, une intruse, une indésirable. Tu me vois comme une malchance, une plaie, un combat.
Si tu acceptais de me faire une place dans ton corps, peut-être que tu verrais toute ma beauté. Es tu prête ?
Moi je sais que oui Tu es capable de vivre cette intensité là En te coupant de moi, en me repoussant, tu te coupes de toi, de ta beauté intérieure Car on ne voit la beauté en soi que lorsqu’on accepte ses parts d’ombre On ne profite de la joie exaltée que lorsqu’on accepte l’autre face de la médaille : l’intensité de la colère, de mon amie la tristesse, de ma pote la peur….
Tu vois, je suis toujours là Toujours là pour toi Oui, pour toi J’ose te dire ça
Vas tu venir à ma rencontre ?
Oseras tu demander du relais pour venir à moi?
Car oui je suis d’accord avec toi : nous ne pourrons pas nous rencontrer si tu as tes petits avec toi. C’est toi qui vois…
Moi, je reste là et je ne t’oublierai pas Je suis ta force, je suis ta vie, je suis le vivant en toi.
Tu ne sais pas ce qu’il y a derrière moi, cette fois. Tu te souviens peut-être les cadeaux que je t’ai fait les autres fois?
La liberté, oui, c’est ça. L’affirmation, oui, aussi. La connaissance de toi.
Tu fatigues de lutter contre moi. Je suis ta puissance et tu luttes contre moi. Tu luttes contre toi.
C’est fatigant de lutter contre soi.
Je fais si peur, que tu te débattes contre toi? Tu n’as rien à faire, juste à écouter ton corps. Ton corps te dira. Il sait. Il est là, avec moi.
Tu as une boule au ventre, oui je sais. C’est moi. C’est dur, ça fait mal. Pas tant que tu crois.
Je suis avec toi et je défends le vivant en toi. Viens, il est temps de nous rencontrer. Maintenant. De cesser de lutter, de t’épuiser, de somatiser.
Qui sait, un jour tu m’aimeras, tu verras la beauté en moi et la beauté en toi ? Je suis ta colère et je suis là en toi. ———————————————- Psssssst : tu as besoin d’être accompagné.e pour aller à la rencontre de toute la beauté de ta colère ? Pour te libérer ou mieux t’affirmer? Je propose des accompagnements pour ça. Contacte moi ou rejoins mon groupe d’inspiration
C’est une petite phrase qui m’accompagne depuis 7 ans, en douce, mais qui a carrément changé ma vie !
Je relisais de vieilles notes, hier, pour préparer un accompagnement de femmes en insertion, et je suis retombée sur cette question : sur quoi tu mets ton projecteur?
Je me suis aperçue que cette petite question écrite il y a 7 ans sur mon cahier a tout changé petit à petit dans ma vie. Il y a 7 ans, j’étais embourbée dans mon passé (violences conjugales, enfance compliquée), dans mes difficultés (maman solo au RSA, situation de séparation hyper conflictuelle).
Bref, une belle situation bien difficile, dans laquelle tu peux t’enliser à 100%. Je te le garantis.
Et puis j’ai été accompagnée, pendant 4 mois, dans le cadre d’un coaching de groupe. A reprendre mon pouvoir et ma puissance, au service de mon projet pro. Avec donc cette petite question, entre autre.
Pourquoi ça a tout changé ?
Quand tu mets de l’attention surtout sur ce qui ne va pas. Sur tes difficultés. Sur le grand n’importe quoi du monde d’aujourd’hui. Sur tout ce que tu n’arrives pas à faire. Sur ton enfance qui te pourrit décidément la vie. Sur tes émotions impossibles à gérer….
Avant, mon énergie je la mettais sur mes problèmes.
J’espérais que ça les résoudrait, mais en fait j’avançais comme un escargot.
Ton énergie suit ton attention. Tu mets de l’énergie vers ce qui ne va pas. Donc eh bien, comme avec un projecteur, ton chemin suit la lumière : tu te diriges vers ce qui ne fonctionne pas, tu avances peu.
Par contre, si tu mets ton attention sur ce que tu veux, sur tes désirs, sur le monde que tu veux créer, sur tes victoires, sur ce que tu as fait :
tu mets en lumière là où tu veux aller. Donc c’est beaucoup plus facile d’y aller.
Imagine : tu es sur un chemin en montagne, la nuit. Il est 5h du matin, tu veux voir le lever du soleil du haut de la montagne. Comment tu avances le mieux : en éclairant le chemin devant toi, ou derrière toi ?
Petit à petit, j’ai commencé à me focaliser sur mes vrais désirs, sur ce que je VOULAIS. Vraiment. Dans mes pensées, dans mon langage, dans mes choix de relation. Et ça m’a permis d’arriver où j’en suis aujourd’hui : j’ai la vie que je veux, cette vie qui me paraissait absolument impossible il y a 7 ans, et plus je clarifie ma vision, plus je l’obtiens.
Éclairer ton chemin, mettre ton attention, ça se cache partout : dans tes pensées, dans tes mots, dans tes relations, dans tes choix de films, de lectures ….
Est-ce que ton esprit est sans cesse préoccupé par des scénarios catastrophes, de la culpabilité de ne pas avoir agi comme tu voulais ?
Quand tu parles, est-ce que tu parles du chemin devant ou de ton passé en majorité ?
Les personnes que tu choisis d’avoir autour de toi ont elles leur projecteur sur tes failles, ou sur ton potentiel ?
Biensûr, ça a son utilité aussi de regarder ses échecs, les choses qui ne vont pas.
Mais pas en permanence.
Ton projecteur doit être orienté vers ce que tu veux, si tu veux avoir l’énergie de le mettre en action, et si besoin, de regarder les cailloux qui se présentent sur ton chemin pour éviter de te faire mal.
Et toi, oseras tu regarder avec honnêteté comment tu orientes ton projecteur ?
Comment c’est pour toi de lire ce post ? Je t’invite à écrire ta pépite en commentaire, ou ce que tu retiens.
Tu veux aller plus loin pour créer ta vie en adéquation avec toi même et pleine de kiff ? Avoir du contenu régulier à ce sujet, des challenges, être bousculée et commencer ta transformation ? Bienvenue sur mon groupe Ose tes couleurs
T’es pressé.e et tu veux faire bouger ton quotidien rapidement ? T’as besoin d’aide pour mettre ton projecteur dans le bon sens et gravir ta montagne ? Viens, on en parle, c’est 30 minutes consacrées à ton projet et gratuites, sans engagement :
Peut être que, comme moi avant, tu as des rêves et des choses que tu veux accomplir, mais tu te noies dans tout ce que tu as à faire.
Peut être que tu repousses souvent tes échéances au dernier moment, et que du coup tu fais souvent à l’arrache et en mordant beaucoup sur ton sommeil quand ça devient urgent.
Je ne sais pas toi, mais moi ça me pourrissait complètement la vie. J’avais essayé des méthodes, et en fait je ne tenais jamais longtemps.
Non, je ne vais pas te vanter les mérites du Bullet journal, rassure toi, ni du Pomodoro (ça me donne des boutons, perso). Si ça te convient, tant mieux, mais moi ça m’a juste fait sentir combien j’étais nulle de ne pas y arriver.
Reconnaître et accepter son fonctionnement
Déjà, une petite chose qui m’a bien aidée : apprendre et accepter que je suis une personne « flexible ». Ça veut dire que je m’adapte hyper bien à la dernière minute (ma procrastination m’a sur-entrainée à devenir une pro de l’adaptation!), que je suis comme un poisson dans l’eau même si le programme change au fur et à mesure, que je gère hyper bien les imprévus.
Le mauvais coté de la pièce, c’est qu’une organisation hyper-rigide m’angoisse et que je n’en vois pas l’intérêt (jusqu’à ce que je me trouve face aux problèmes que génère mon manque d’organisation et de prévision). Si on m’impose un agenda complètement contraint je fais une syncope et je pars en courant. Le problème, c’est que sur des gros projets du coup, avec une échéance lointaine, je gérais hyper mal le temps. Par exemple, j’ai fini ma thèse sous anti-dépresseurs, pour plein de raisons à l’époque, mais l’une d’elles c’est que gérer le calendrier de ce type de diplôme sur 4 ans, c’était hyper compliqué pour moi, alors la fin a été catastrophique. Bref, les projets aussi longs c’est pas pour moi, je me concentre maintenant sur des projets courts.
Avant, je regardais les personnes « structurées » et je me morfondais parce que je n’étais pas comme elles. Les personnes structurées, elles, sont hyper à l’aise dans l’organisation, elles adorent les tableaux excel, elles aiment tout planifier à l’avance, elles sont hyper efficaces….
Le revers de la médaille pour ces personnes, c’est que souvent si un grain de sable s’invite dans l’organisation, elles perdent pied et sont très mauvaises pour gérer la dernière minute.
Bref, si tu es flexible (en général c’est le cas des personnes qui procrastinent !), ça ne sert à rien de te comparer aux personnes structurées (et vice versa). C’est un peu comme être un poisson et vouloir s’évaluer sur la grimpe d’un arbre. Tu es douée ailleurs. Autant s’appuyer sur ta zone de génie pour avancer.
Donc déjà, ta façon de t’organiser doit tenir compte de ça : tu as besoin de flexibilité. Par exemple, prévoir tous les matins une séance de sport à la même heure au même endroit, c’est une bonne intention, mais il y a des chances que ça ne fonctionne pas très longtemps pour toi. Par contre, avoir une plage de temps où tu peux suivre tes envies à ton aise (sport, ou autre) sera plus proche de ton fonctionnement.
Personnellement je place dans mon agenda des plages de « temps pour moi » et je les utilise selon mon mood de la journée, ce qui m’inspire, mes besoins du moment, et je ne planifie pas à l’avance ce que je vais y faire, ou très rarement.
Je fais la même chose avec le professionnel : j’ai des temps structurés mais aussi des plages de temps où je peux faire ce que mon inspiration du jour me dicte. Je t’écris depuis un temps comme celui là
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Rebrancher ta zone de kiff
LA chose qui a véritablement changé mon regard et mes actions à ce sujet, c’est de m’autoriser à remplir petit à petit ma journée de tâches et actions qui me font vibrer. Ben oui, si toutes tes tâches te font suer, quelle envie tu peux avoir de les avancer?
J’ai rebranché le vivant en moi, je me suis reconnectée à mes tripes, et je me suis donné l’autorisation de construire ma vie sur cette base.
Exit les « il faut », « je dois »…. toutes les croyances qui te disent que pour être une bonne personne, une bonne maman, une bonne pro, une bonne entrepreneuse …. il faut faire ci ou ça.
Genre : « une bonne maman emmène ses enfants en extérieur tous les jours le week-end » « Une bonne professionnelle doit être productive de 9h à 17h sans faillir, doit répondre à toutes les attentes des clients ». « Une bonne entrepreneuse doit nécessairement en baver et y passer toutes ses soirées ». Ce sont des croyances et ça t’empêche de sentir ce que toi tu veux, d’assumer tes désirs et tes choix intuitifs.
Bonjour, maintenant, les « je veux ». Tu passes en mode « référence interne » exclusivement. Est-ce que ça me fait un grand « Ouiiiiii » ? Comment je sens à l’intérieur? De quoi j’ai envie là maintenant ?
Ce qui n’exclut pas d’apprendre, de s’inspirer, de recevoir des conseils. Mais de les passer par ton filtre interne : est-ce que c’est vraiment adapté pour moi ?
Et je t’invite d’ailleurs à le faire avec ce texte et avec tout ce que je publierai : est-ce à mon service, est-ce que ça me fait « ouiiiii » à l’intérieur ?
Biensûr, ça n’a pas changé d’un seul coup de baguette magique : ça m’a pris du temps. A la fois pour me reconnecter à cette partie de moi qui est purement animale, qui sent intuitivement les choses, et pour transformer ma vie, mes croyances à ce sujet, mes peurs en énergie.
Et ça ne veut pas dire que je ne fais QUE des choses qui me plaisent. Il y a toujours des choses qui ne me plaisent pas (bonjour le linge, la vaisselle, l’administratif !), mais comme le reste du temps je vis du plaisir dans ce que je fais, ça passe crème (comme dit mon beau-fils). Voire même : j’ai trouvé le moyen de rendre les tâches que je déteste assez plaisantes pour avoir envie de m’y mettre. Écouter une vidéo inspirante en même temps par exemple.
Pour la première fois de ma vie j’ai eu envie d’être le lundi matin, de reprendre ma semaine là où je l’avais laissée, de bosser, de vivre de nouvelles aventures et défis.
Et du coup, quand je rentre des choses dans mon agenda, ma seule référence c’est : est-ce que ça me fait kiffer de faire ça, est-ce que c’est au service de la vie que je veux vivre maintenant ?
Ça a considérablement diminué mon stress d’avoir un agenda et de le suivre : ça me plait, parce que j’ai expérimenté que ce type de journée est hyper satisfaisante !
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Devenir une pro de ta vision et de tes objectifs
En tant que personne flexible, tu as une tendance à ne jamais regarder précisément tes objectifs, parce que tu vis plutôt au présent. C’est utile sur certains plans, mais si tu veux réaliser tes rêves ou tes projets, ça ne te permettra pas de mettre en route toutes les actions qui sont nécessaires pour ton objectif.
Tu as donc tout intérêt à regarder devant toi, à visualiser précisément ce que tu veux, et comment tu vas l’obtenir jour après jour. C’est à dire créer ta vision de façon assez précise, d’en déduire des objectifs et ensuite de les découper en objectifs mensuels, hebdomadaires, quotidiens. Et de réadapter au fur et à mesure de ton avancement.
De regarder chaque matin, chaque semaine, tes objectifs pour t’en imprégner, de voir donc les tâches qui sont prioritaires à ce sujet.
De faire le bilan en fin de semaine, de regarder honnêtement tes victoires, tes échecs, ce que tu as accompli.
Si tu n’as pas de système de mesure de tes avancées, comment vas tu savoir si tu es dans la bonne direction ? Tu es comme un poulet sans tête qui court dans tous les sens… aucune chance d’arriver au bon endroit.
Oui je sais, si tu es flexible il est possible que la lecture de ce paragraphe te donne du stress. C’était mon cas aussi.
C’est là la clé pour toi : pouvoir célébrer tes victoires, car si tu ne regardes que tout ce que tu n’as pas fait, tu n’auras plus envie de le faire. Considérer chaque chose, chaque action menée non pas comme normale, mais comme une victoire : tu as avancé vers ton objectif, bravo !
Ça a été la partie la plus difficile pour moi, j’avoue. Et en même temps, j’ai accepté d’expérimenter quelquechose de différent, de voir ce que ça donnait. Et petit à petit, j’ai senti et expérimenté ce que ça pouvait m’apporter, comment je gagnais en fierté et en confiance en moi. Au bout de plusieurs mois, je me suis détaché de cette partie de moi qui ne supportait pas l’organisation, naturellement. C’est devenu nécessaire pour moi.
Je me suis beaucoup entourée de personnes qui faisaient le même chemin qui moi, pour y arriver. Des personnes qui pouvaient m’inspirer, flexibles comme moi, et qui pourtant réalisaient leurs rêves.
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Voilà trois clés pour sortir de la procrastination. Il y en a d’autres, j’en ai encore sous le coude, mais ce sera pour les personnes de mon groupe Si tu n’y es pas, tu peux t’y inscrire ici : https://www.facebook.com/groups/496376340989223
C’est un groupe d’inspiration pour les personnes qui veulent oser, et reprendre les rênes de leur vie afin de créer la vie dont elles ont envie. De trouver leur potentiel de création et d’action au service de leur quotidien. Il y a trois questions pour entrer, obligatoires, merci d’y répondre si tu es intéressé.e.
Si tu es plus pressée et que tu veux changer concrètement ton rapport à l’organisation et à l’efficacité, sache que je suis coach et que j’accompagne les femmes sur ce type d’objectif. On peut se caler un rdv d’une demi-heure (gratuit) pour en discuter, et pour savoir si un accompagnement te serait bénéfique : Prends rdv maintenant ici : https://calendly.com/fami-lien/30min
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Et toi, es tu plutôt flexible ou structuré.e ?
La procrastination fait- elle partie de ta vie ?
Que retiens tu de ce post et que vas tu mettre en action ?
Il a 33 ans, il est épuisé et à bout, manifestement. Il parle de son petit garçon avec amour mais lassitude. Je ne comprends pas, on a essayé plein de choses, mais rien n’y fait, je ne sais plus quoi faire. Sa voix est pleine d’espoir. S’il vous plait, aidez-moi à trouver une solution, comment faire pour qu’il cesse de se comporter comme cela ?
Elle a 41 ans, elle est attentive à ses enfants, enjouée, mais on voit bien qu’elle en a gros sur la patate, ces temps ci, en famille, parce que ça ne se passe pas bien entre ses ados, et que rien de ce qu’elle a mis en place ne fonctionne. Comment faire pour qu’il arrête de taper sa sœur ?
Il a 38 ans, il a des cernes sous les yeux, une voix fatiguée. Il a tout essayé, les rituels, les histoires, le câlin. Il s’est parfois emporté sévèrement, il le dit avec un soupçon de culpabilité dans la voix. Il a parfois essayé la douceur, de la faire parler, de l’écouter, mais rien n’y fait. Comment faire pour qu’elle dorme enfin, le soir ? Dites moi ?
Souvent, j’ai un petit pincement au cœur quand j’entends cette question, je ressens très bien votre impuissance, votre désarroi, votre souffrance. Que celui qui n’a jamais ressenti l’envie de jeter ses enfants par la fenêtre ou de partir en courant lève la main, pour ma part ça m’est arrivé très souvent 🙂 (et je ne l’ai jamais fait, rassurez-vous !).
Et j’entends aussi votre demande : donnez moi LA solution, là maintenant, pour qu’IL ou ELLE change. J’accueille ce que vous vivez avec toute l’empathie nécessaire, et en même temps, je sais d’emblée que je vais vous décevoir, un peu. Nous vivons dans une société où il faut être efficace et rapide, celle des solutions clé en main, de la livraison à domicile en moins de 24h, où tout est accessible 24h sur 24. Nous avons cette impression que nous contrôlons tout et qu’il suffit de vouloir, pour que tout roule comme nous le souhaiterions.
Et pourtant… les relations ne fonctionnent souvent pas uniquement avec la volonté. Certains problèmes avec les enfants se résolvent facilement et rapidement. Mais certains conflits ou difficultés sont plus complexes, tellement ancrés dans nos interactions qu’il faut du temps pour faire évoluer la donne. Et c’est souvent la volonté de contrôler les choses, nos pensées sur le problème, qui sont à l’origine de bien des problèmes avec les enfants.
Le sentiment d’impuissance est l’un des plus difficiles à vivre, il provoque souvent des réactions de colère disproportionnée vis à vis des enfants. Comment faire pour sortir de cet état et modifier la donne ?
Prendre du recul et accueillir mon ressenti
Je vais vous révéler quelquechose. J’ai presque les mêmes mots, les mêmes attitudes, avec mon fils, depuis plus de 5 ans. Vous y reconnaitriez certaines phrases de Faber & Mazlish, par exemple, et d’autres, plus personnelles. Et vous savez quoi ? Il y a 5 ans, ces phrases ne « fonctionnaient » pas, bien souvent, dans le sens où elles ne produisaient pas une réponse attendue, notamment quand je demandais à mon fils de participer aux tâches ménagères (mettre la table, etc) ou de dormir le soir. Cela ne m’a pas découragée, parce que certains autres outils fonctionnaient à merveille, et que je voyais bien à quel point ma pratique nourrissait la relation avec mon fils, et nourrissait également mon besoin de grandir moi-même. Car chaque obstacle est une occasion d’en apprendre un peu plus sur soi. Aujourd’hui, les mêmes phrases fonctionnent beaucoup mieux, et j’ai beaucoup moins de problèmes. Certes, mon fils a grandi, mais pas seulement. Alors, que s’est il passé?
Tout simplement, c’est moi qui ai changé.
Nous oublions souvent que notre façon d’interagir avec nos enfants a un impact sur leur comportement. Nous oublions souvent que nos propres émotions façonnent la réaction de nos enfants. Nous oublions que le langage passe à 90% par le non-verbal, et que nos enfants perçoivent des choses dont nous n’avons pas conscience, juste en nous regardant ou au ton de notre voix. Nous oublions souvent que les comportements de nos enfants sont souvent des messages à décoder. Et que si nous sommes bien incapables d’écouter ce qu’il se passe en nous, nous aurons bien de la difficulté à les aider sur ce point là. Nous oublions que nous avons des croyances qui filtrent la réalité, et que ces croyances nous empêchent de regarder ce qu’il se passe réellement pour nous, ou pour notre enfant.
Souvent, nous oublions de regarder notre vécu intérieur, avant de passer à la solution.
Il est vraiment important, donc de prendre le temps d’explorer notre vécu intérieur pour arriver à faire évoluer les choses, pour prendre du recul. Quels sont vos sentiments, vos émotions, dans cette situation ? Cette question est fondamentale, et y répondre est nécessaire avant de passer à la suite. Quand je suis face à mon enfant que je veux faire dormir, mais qu’une partie de moi est dans la colère et le stress, il y a fort à parier que mon enfant le ressente et ne parvienne pas à trouver sa sécurité. Et parfois, je ne le sens même pas… nombre d’entre nous vivent coupés de leurs émotions, et ont bien du mal à s’y reconnecter. J’ai très longtemps eu du mal à aider mon enfant à dormir, parce que j’avais moi même de telles blessures autour du sommeil que je ne sentais même pas mon angoisse à l’approche de la nuit. Mais lui, il le sentait très bien ! Voilà pourquoi quand je suis à vos cotés pour travailler sur un problème, nous irons toujours faire un tour du coté de votre ressenti intérieur avant de parler de solutions.
Comment est votre météo à vous ?
Parfois, le comportement de votre enfant provoque chez vous un stress ou des réactions disproportionnées difficilement contrôlables… c’est alors souvent un peu plus long et un processus spécifique. Car cela signe que la situation a réveillé notre mémoire traumatique, cette mémoire inconsciente issue de notre enfance ou notre histoire, qui vient parfois polluer la relation avec notre enfant à notre total insu. Dans ce cas, il y a a lors besoin de travailler sur cette mémoire traumatique pour pouvoir retrouver du pouvoir sur sa réaction. J’en reparlerai dans un article à venir, car c’est un point important et à développer, souvent celui qui fait que l’éducation bienveillante « ça ne marche pas », que vous vous sentez en échec malgré l’utilisation d’outils de communication.
Une fois que les émotions et ressentis sont devenues plus conscientes, vous pourrez travailler sur vos besoins, vos propres façons de les satisfaire, et les compétences éventuelles que vous avez besoin de développer pour résoudre cette difficulté. Souvent, notre impuissance vient du fait qu’il nous manque une compétence, nous identifions que quelquechose nous fait défaut. Et une autre personne peut sans doute nous aider, nous ne sommes pas omniscients. Prenez un engagement pour satisfaire vos besoins de façon personnelle et pour développer vos compétences, et tenez-le, c’est important.
Si vous ne pouvez pas changer les choses, qu’auriez-vous besoin d’accepter ?
2. Lâcher prise et travailler sur ses croyances
Parfois nous avons l’impression que nous contrôlons tout, nous avons un sentiment de toute puissance. Il y a des situations, pourtant, où nous n’avons aucun pouvoir. Et s’acharner à lutter contre,… nous fatigue psychiquement. Nos attentes sont le creuset de nos déceptions… avez-vous identifié vos attentes, vos croyances, dans cette situation, sur vous même, sur votre enfant ? Nous avons d’innombrables attentes et croyances au sujet des enfants, certaines sont plutôt proches de la réalité, d’autres en sont plus éloignées. Par exemple, si j’attends que mon enfant de 4 ans soit capable de réguler son comportement et ses émotions par lui même en toute situation, je m’expose à être déçu et fâché. Un enfant de 4 ans est bien incapable de gérer ses émotions, son cerveau ne lui permet pas, et la partie du cerveau qui inhibe les actions n’est encore pas très mature, aussi, c’est souvent très difficile pour lui, il est en train d’apprendre. Si j’accepte qu’il est trop jeune pour le faire, je vais adapter plus facilement l’environnement à ses réelles capacités, je vais prendre les devants pour éviter les difficultés, et je lâcherai prise quand ça se passe mal, parce que je sais que ce n’est ni ma faute ni la sienne, c’est simplement qu’il est trop immature pour gérer son comportement tout seul. Il y a des fois où c’est simplement difficile à cause de cela, et il n’y a pas grand chose à faire.
L’art du lâcher prise 😉
3. Travailler sur les situations délicates
Je peux retourner visiter les situations où ça s’est mal passé. Qu’ai-je ressenti ? Qu’a ressenti mon enfant ? Quel besoin son comportement cache-t-il ? Comment pourrais-je y répondre d’une autre façon, acceptable pour moi ? Par exemple, derrière un enfant qui refuse de dormir, peut se cacher un enfant qui a besoin d’attention. Je parle bien de besoin d’attention, parce que c’en est un vrai. Dans ce cas, je peux peut être trouver un autre moment en amont pour lui donner de l’attention exclusive. Parfois votre enfant a besoin de sécurité, et je peux aménager l’espace de sa chambre pour améliorer sa sensation de sécurité. Parfois, il a besoin de jouer… parce qu’il n’a pas assez le temps dans la journée. Je peux alors organiser la soirée pour qu’il ait plus de jeu libre (oui je sais, ils en veulent toujours plus 🙂 mais c’est un vrai besoin qui est grignoté de toute part par l’école). La question du besoin est assez magique… quand on travaille à partir des besoins de chacun, on sort des croyance et on trouve plus facilement des solutions gagnant gagnant.
Il est important de décortiquer ce qu’il s’est joué pour chacun, pour notre enfant, pour nous même. Et de tenir bon sur nos besoins à nous, tout en étant ouvert et attentifs aux vrais besoins des enfants qui sont masqués par leurs comportements inadaptés.
Il y a aussi des situations non négociables où nous avons besoin de dire simplement non, et d’accueillir la frustration de nos enfants face à nos limites. Parfois, nous savons dire non, mais nous nous attendons à ce que nos enfants acceptent nos limites sans rechigner… et c’est tout simplement un attente irréaliste. J’ai l’expérience que quand nous acceptons intérieurement que nous devrons poser régulièrement nos limites pour protéger nos besoins ou ceux des autres, ET que notre enfant n’en tiendra pas compte tout seul avant un âge avancé ET que cela génèrera souvent des réactions émotionnelles (pleurs, colère, frustration) à cause de l’immaturité de son cerveau, nous gagnons en confort et en énergie… Et n’oublions pas aussi de dire des grands oui, quand ça se présente !
Vous le voyez, ce processus prend du temps, parfois c’est encore plus complexe. Alors, oui, souvent il n’y aura pas de solution directement, et cela vous surprendra. Peut être même serez vous mécontents, au début. Je vous mettrai dans une zone parfois inconfortable pour vous, afin de vous permettre d’avoir une vision plus large du problème et de gagner en liberté. Et en même temps, il se passera quand même des choses, parce que c’est vous qui allez vivre des expériences qui vont vous aider à voir les choses sous un autre angle et faire évoluer la situation vous-même. C’est là toute la richesse d’un travail d’accompagnement, de permettre de donner un autre angle de vue qui permette de réajuster les choses ! Et à chaque petit pas, n’oubliez pas, nous grandissons nous mêmes, nous en apprenons sur nous et sur les autres et nous développons nos compétences et notre cœur… et chaque parent ne part pas du même endroit, pour certains c’est une petite balade facile, pour d’autres c’est un Everest… alors soyons indulgents avec nous mêmes et évitons les comparaisons 🙂
Si vous avez suivi, vous savez que l’écoute est la première chose à mettre en place pour aider les enfants à gérer leurs émotions, afin de pouvoir régler leurs différends. C’est la première chose à vérifier lorsque vous intervenez sur un conflit : mes enfants sont ils aux prises avec des émotions qui perturbent leur analyse de la situation et leur réflexion ? Si oui, pas d’hésitation : un conflit ne se règle pas dans ces conditions, il faut d’abord utiliser notre trousse de secours d’urgence : l’empathie. J’ai expliqué pourquoi la dernière fois, ici nous allons explorer un autre exemple qui montre que les enfants ressentent souvent des émotions liées à leur interprétation des faits.
Comment un enfant interprète- t-il le comportement d’autrui ?
Cela nous semble évident et pourtant les enfants mettent de longues années à l’intégrer : ce qu’il y a dans la tête des autres est très différent de ce qu’il y a dans la notre. C’est tout l’enjeu de la période 4-8 ans : apprendre que les autres ont des besoins et des pensées autres. Avant cela, les enfants imaginent que ce qu’il y a dans leur tête est évident pour autrui, et interprètent les actions des autres uniquement en fonction d’eux mêmes. Même plus âgés, cela demande des compétences complexes pour apprendre que les enfants ont des pensées et interprétations différentes.
Nous en avions déjà parlé dans le précédent article, il croient souvent que les autres enfants ont des comportements exprès pour les embêter. Ce qui n’est pas le cas la plupart du temps, les autres enfants cherchent juste à satisfaire leurs besoins à eux, parfois de la mauvaise façon. Comme vous le savez peut être, 90% de nos émotions sont générées par nos croyances et nos interprétations erronées des situations. D’ailleurs, nous tombons nous aussi souvent dans ce piège : nous disons : « ils m’ont fait une crise / un caprice » . Pourtant, ils ne l’ont pas fait contre moi ! Mais nos mots créent notre réalité: si je suis convaincue qu’ils ME l’ont FAIT, alors je vais être en colère parce que je me sens agressée puisque c’est contre moi, et je pars du principe qu’ils le FONT exprès. Si j’ai conscience qu’ils ont VÉCU une crise, sans l’avoir forcément choisi, juste parce que c’est comme ça qu’ils gèrent leurs émotions pour le moment, je me sens plus calme intérieurement pour me placer en posture d’adulte qui accompagne et enseigne. Nos enfants sont donc particulièrement victimes de ce phénomène de croyances et interprétations erronées. Dernièrement, nos deux grands se plaignaient sans cesse que le petit pleurait comme un bébé tout le temps, en se moquant évidemment. J’ai fini par comprendre une chose : ils avaient tous les deux la croyance que s’il pleurait, c’est qu’ils avaient fait quelquechose de mal et donc que c’était toujours eux les responsables. Empêcher le petit frère de pleurer était donc la façon la plus simple de ne pas se sentir coupable !
Reformuler et décrire la situation pour sortir des interprétations
Pour sortir de ces croyances, les enfants ont besoin qu’on reformule avec eux ce qu’il se passe, sans évaluer ni juger. Le plus simple, c’est d’observer objectivement ce qu’il s’est passé, décrire : toi tu as fait ça, et lui il a fait ça. Et laisser chaque enfant s’exprimer sur le sujet. A certains moments, nous décrirons leurs émotions, et d’autres juste ce qu’il s’est passé.
Petit à petit, les enfants sortent de leurs croyances, tout en se sentant entendu et commencent à entendre ce qu’il se passe pour l’autre. Nous pouvons juste adopter cette attitude de « cerveau extérieur » qui les aide à formuler ce qu’ils ont à dire d’une façon qui n’agresse pas l’autre, où on parle de soi et on évite le « tu » ou « il » qui accuse. En effet, je peux entendre les besoins et sentiments d’autrui à condition que celui-ci les exprime sans que je me sente agressé ou accusé.
Maintenant que c’est fait, sont ils en état d’écouter les besoins de l’autre? Si oui, vous pouvez passez à l’étape suivante.
La question magique du besoin
Derrière tout comportement, il y a un besoin. A quel besoin chaque enfant cherche-t-il à répondre ? A-t-il besoin d’appartenance, quand il vient dans le jeu des grands ? Il aimerait ainsi faire partie du groupe, se sentir inclus. A-t-il besoin de calme et de concentration quand il joue à construire des vaisseaux en légo ? A-t-elle besoin d’attention en venant la chercher auprès de son frère ? A-t-telle besoin d’explorer en touchant aux bijoux de sa soeur? A t elle besoin de bouger, ce qui perturbe son frère qui veut du calme ? Nos besoins sont universels. Les solutions pour y répondre sont par contre, très variées. Nommer nos besoins, c’est pouvoir être compris des autres et sortir du piège de la solution unique. En exprimant les besoins, aussi, chaque enfant reprend du pouvoir sur sa vie et pour satisfaire ses besoins. Un besoin d’attention peut être comblé par une autre personne, ou à un autre moment. Un besoin de calme peut être satisfait en changeant de lieu. Un besoin d’exploration peut être comblé en donnant d’autres objets brillants et colorés qui nous appartiennent. Il y a mille solutions à un même problème, et chaque famille aura la sienne.
Une fois que l’on a aidé les enfants à comprendre mutuellement leurs besoins, l’outil phare c’est … de les laisser trouver une solution ensemble, si le conflit ne nous concerne pas, c’est à dire si ce n’est pas nous qui avons besoin de trouver une solution. A qui appartient le problème ?
Sortir du conflit et leur exprimer notre confiance : prendre un posture de médiateur et non de sauveur
On peut ainsi par exemple leur exprimer qu’on leur fait confiance pour trouver une solution et quitter la pièce, s’ils sont en sécurité et plus sous émotion. Ou rester mais juste en observateur / en aide pour formuler des besoins / des solutions. Pas simple, n’est-ce pas ? Et pourtant, en intervenant toujours pour proposer une solution, voire l’imposer, je leur envoie le message implicite : vous n’êtes pas capables de trouver une solution vous mêmes. Alors, pourquoi s’embêteraient ils à résoudre leur conflits, puisque qu’ils n’en sont pas capable à mes yeux ? Ou peut être l’ainé s’applique-t-il à reproduire le modèle qu’il a sous les yeux : imposer sa solution avec autoritarisme, ce qui ne résoud pas durablement les conflits. Il ne s’agit pas de dire aux enfants : débrouillez vous avec vos disputes. Il s’agit vraiment de les aider à s’apaiser et revoir la situation avec plus de recul, puis de leur permettre de régler leur conflit eux mêmes, entre eux. Cela leur apprend progressivement à être autonomes dans les conflits de leur vie. On peut leur dire : comment allez-vous faire maintenant / à l’avenir, pour que cela se passe mieux? Avez-vous des idées ? C’est tout à fait possible quand les enfants ont tous plus de 4-5 ans. Vous verrez, ils seront sans doute très créatifs et auront plein d’idées. Pour les plus petits, nous devrons trouver une solution avec eux, souvent, même s’ils peuvent aussi en proposer. L’idée principale, c’est qu’un enfant actif dans la recherche de solutions a bien plus de chances d’appliquer de lui même cette solution.
Savoir régler un conflit s’apprend… et demande pas mal d’expérience, d’échecs, d’essais… cela prend beaucoup de temps. Presque le temps d’une enfance. Ou d’une vie ? 🙂 . C’est dur de ne pas intervenir dans leur recherche de solutions, souvent, car nous les voyons aller droit dans le mur par des propositions qui nous semblent inadaptées. Nous avons une grande expérience et avons envie de leur en faire profiter. Pourtant, c’est un processus : rechercher ensemble, par essais erreurs. On apprend essentiellement en se trompant ! Et ce n’est pas grave… une fois qu’on a discuté, on se sent mieux, on est actif dans la recherche de solutions, on n’est plus une victime paralysée par ce qui lui arrive. Et si la solution ne marche pas, il suffit de rediscuter pour trouver autre chose. C’est un processus.
Quand intervenir ?
Vous vous dites peut être : mais alors, on n’intervient jamais dans les disputes?
Et si, il est important de protéger avant de les laisser discuter de leurs désaccords. En particulier si il y a eu des coups, il n’est pas souhaitable que les enfants restent en présence l’un de l’autre, pour le moment. Ils sont dépassés par les émotions et ne sont pas en situation de discuter. L’enfant qui a été frappé peut sentir son intégrité menacée et avoir besoin de temps pour retrouver de la sécurité, il a besoin d’écoute et d’être contenu physiquement et avec douceur, sans la présence de celui qui l’a agressé. Celui qui a tapé a besoin qu’on lui signifie que la violence n’est jamais acceptable, et qu’on lui montre comment exprimer sa colère autrement, peut être aura-t-il besoin de pleurer et de décharger des émotions aussi. En tout état de cause, il est donc souvent nécessaire de séparer les enfants – parfois de force mais toujours avec bienveillance – ils ne le font pas exprès, ils sont débordés par leurs émotions – et d’être présent auprès de chacun d’eux pour dégonfler leur ballon émotionnel, avant de rediscuter du conflit ensemble quand ils seront plus calmes. Cela leur enseigne aussi à sortir d’un conflit quand on n’est pas en état de le gérer ou que l’autre ne l’est pas, pour se protéger soi et protéger les autres, ce qui est une compétence nécessaire dans la vie d’adulte. Si tous les conjoints violents avaient cette capacité à sortir de la maison quand ils se sentent dépassés, le temps de redescendre, il n’y aurait sans doute plus de violence conjugale.
Dans ce cas, ou dans les cas où les émotions sont trop fortes pour discuter, il est très utile de remettre la discussion à plus tard, quand tout le monde sera plus calme et capable de prendre du recul et d’écouter les autres.
Parfois, les enfants se disputent parce qu’ils sont jaloux de ce qu’a eu un autre enfant, que ce soit du temps, de l’attention, un jouet, un compliment…. Comment les aider à mieux le vivre? Faut il leur donner toujours la même chose ? Comment être parent de fratrie sans se couper en deux, trois, quatre, cinq…? Nous en parlerons dans le prochain article.
A bientôt !
PS : c’est valable pour nous aussi : on essaie, on se trompe, on recommence, on expérimente, on apprend de nos erreurs de parents. L’erreur est une grande source de créativité et d’apprentissage, pour peu qu’on ne se juge pas et qu’on analyse ce qu’il s’est passé avec bienveillance, y compris envers nous même. 😉
J’ai eu le plaisir d’être invitée par une équipe de lycéens pour participer à cette émission radio et d’échanger avec des lycées autour du jeu vidéo. J’ai trouvé ça passionnant d’avoir leur avis. Qu’en pensent les jeunes, de leur jeux, de leur consommation d’écrans? Pourquoi jouent ils ? Comment les parents peuvent ils se positionner par rapport à ces outils multimédia ?
Une émission préparée, enregistrée et montée par des lycéens : et si écouter leur avis sur la question nous aidait à mieux gérer l’épineuse question des jeux vidéos ?
Une émission radio à écouter !
Jeux Vidéo – la passion qui pose question…
Diffusée Mercredi 7 juin à 14h30 sur Radio Grésivaudan(89fm ou 87.8fm, en Isère)
Dans le cadre de l’éducation aux médias, les lycéens s’intéressent aux jeux vidéo : leurs univers créatifs, les liens qu’ils tissent entre joueurs et ceux qu’ils peuvent créer avec les parents. Une émission préparée au Centre de Documentation et d’Information du lycée.
Avec le lycée Marie Reynoard à Villard-Bonnot (38)
Les conflits entre enfants, c’est usant. Une fois, ça va, deux fois… et si on voyait les conflits différemment ? Comment accompagner les enfants vers la résolution de leurs conflits ?
J’ai la chance depuis peu d’accompagner une fratrie dans tout ce qu’elle a de complexe et d’instructif… a fortiori en famille recomposée ! La chance, soulignerez vous ? Eh bien oui : plus le défi est de taille, plus on en apprend ! Même si parfois c’est fatigant, c’est vrai. Alors j’en profite pour faire le point sur les outils dont nous disposons pour accompagner les enfants dans leurs inévitables conflits au quotidien. Nous en avons longuement parlé la semaine dernière à la conférence sur les conflits dans la famille, c’est l’occasion de faire le point.
Pourquoi les enfants se disputent ils si facilement ?
ils ne savent pas encore accueillir leurs émotions, et donc prendre du recul sur ce qu’ils vivent (oui, même votre ado de 12 ans a encore du mal et c’est normal).
ils sont souvent en compétition pour obtenir de l’attention avec leurs parents, qui est un besoin primordial. A fortiori quand le temps familial est réduit comme peau de chagrin par le temps scolaire et de travail.
il se sentent suffisamment en sécurité à la maison pour exprimer leur ressenti, leurs tensions, parfois vécues à l’école ou dans la journée.
ils sont en train d’apprendre à gérer les conflits… et comme tout apprentissage, ils expérimentent longuement avant d’être compétents.
Comment pouvons nous les aider pour retrouver du calme à la maison, pour les aider à gérer leurs conflits plus efficacement ?
L’écoute et l’empathie
Les enfants sont envahis par leurs émotions lorsqu’elles surviennent, a fortiori quand ils sont tout petits. Ils sont incapable de prendre du recul, de rationaliser. Quand je dis incapables, ce n’est pas une questions de manque de volonté, c’est juste que pour le moment, ils n’ont pas encore les circuits neuronaux adaptés. Le cerveau émotionnel, qui provoque les réactions émotionnelles (pleurs, colère…) en cas de danger, d’agression, de surprise, de frustration, est mature à la naissance pour protéger l’enfant. C’est une partie notre cerveau qui est ancienne dans l’évolution, et qui assure notre survie et permet de réagir rapidement en cas de danger ou d’agression. La partie du cerveau qui permet de prendre du recul, de réfléchir, d’analyser, mais aussi de tempérer nos réactions émotionnelles en fonction du contexte, appelée le néo-cortex, se développe très progressivement finit sa maturation à plus de 20 ans. Plus exactement, les neurones sont présents à la naissance mais ne possèdent pas encore de connexions entre eux, et ces connexions se feront en fonction de l’expérience de vie de l’enfant. Cette caractéristique nous permet à nous, humains, d’avoir une grande adaptabilité à notre environnement et d’inventer des solutions nouvelles, d’avoir une grande plasticité dans nos comportements, ce qui a fait notre succès en tant qu’espèce.
Dans cette partie du cerveau, la partie qui gère les émotions s’appelle le Cortex Orbito-Frontal, car elle est située à l’avant du cerveau, sous le front. Cette partie là commence vraiment sa maturation vers 6 ans, c’est la dernière partie qui se développe. Les enfants commencent donc à pouvoir tempérer les réactions émotionnelles vers 5-6 ans seulement. Eh oui, ce n’est pas pour rien que la sagesse populaire l’a appelé « âge de raison ». Et sa maturation se termine … après 20 ans. En dessous de 6 ans, mais encore après bien souvent, ils sont envahis par leurs émotions quand quelquechose de désagréable se produit. Il leur faut du temps pour retrouver un état d’équilibre, et la capacité à réfléchir et négocier avec quelqu’un d’autre. Un enfant sous émotion n’est pas capable d’empathie avec un autre.
Que se passe-t-il quand une dispute survient avec un autre enfant ? Bien souvent, les deux sont envahis par leurs émotions et sont alors incapables d’entendre l’autre et de négocier une solution ou un compromis. Quand le frère ou la soeur vient démonter la pile de kaplas ou détruire involontairement les constructions de légos, ils ne sont pas encore capables de comprendre que ce n’est pas intentionnel, sur le moment. Ils sont envahis par la colère, et leur colère, physiologiquement, les pousse à agresser l’autre. Avant tout, ils ont besoin d’aide de la part des adultes pour évacuer la tension qui est provoquée par les émotions, pour « décharger », et pour s’apaiser.
Comment faire pour les aider ?
Toute notre empathie est requise pour les aider à mettre des mots sur leur ressenti, pour se sentir compris, et pour redescendre en tension. C’est l’empathie qui permet à l’enfant de se sentir en sécurité, de décharger son émotion, et de retrouver son équilibre. Il a besoin que son vécu intérieur soit accepté et compris. Il est en colère, mais il ne comprend pas ce qu’il se passe en lui. En mettant des mots sur la situation et les émotions, l’adulte agit comme un Cortex Orbito-Frontal externe, qui permet d’apaiser et de trouver une solution. L’empathie favorise aussi le développement du Cortex-Orbito-Frontal de l’enfant, la partie qui tempère les émotions. C’est donc un investissement à long terme.
Le contact peut aussi les apaiser, parfois cela leur permet de pleurer plus facilement en étant dans les bras. Décharger une émotion passe souvent par des manifestations telles que les pleurs, le fait de bouger, de crier, les tremblements (peur…), qui sont la façon naturelle pour le corps de guérir d’une émotion. Il est donc nécessaire d’accepter que les enfants pleurent, par exemple, et ce autant qu’ils en ont besoin. C’est un mécanisme de réparation. Oui je sais, ce n’est pas facile, cela nous exaspère, souvent, cela nous stresse. Eh oui. Mais il est important de voir cela comme quelquechose qui aide notre enfant à réparer la souffrance qu’il a ressentie.
A ce moment là seulement, une fois qu’ils ont été écoutés, et leurs émotions accueillies, les enfants redeviennent capables de raisonner, de réfléchir. Biensûr, il est hors de question de les laisser faire mal à l’autre, par exemple, c’est évident qu’en cas de geste dangereux, il faut intervenir fermement et avec bienveillance pour arrêter les gestes. Simplement, en écoutant ce qu’il se passe pour eux, on leur apprend à décoder les émotions, et à réagir différemment. Un enfant qui sait nommer sa colère pourra la dire à son frère ou sa soeur, et ainsi exprimer son refus plus facilement et sans violence.
Le premier outil pour les parents de fratrie est donc l’écoute et l’empathie : en les aidant à dégonfler leur ballon émotionnel, nous leur permettons de trouver leurs propres solutions à leurs conflits car ils sont à nouveau capables de réflexion, mais aussi d’empathie avec l’autre.
Écouter plusieurs enfants à la fois
Écouter deux enfants sous émotion n’est pas toujours facile, parfois cela demande d’être ingénieux, et au début ils doivent apprendre qu’ils auront leur tour. Souvent, cela demande de séparer les enfants et d’écouter chacun séparément, avant de pouvoir mettre des mots sur le conflit ensemble. Souvent, cela demande d’apprendre d’abord à le faire avec un seul enfant. Il y a aussi des conflits où un seul enfant en a besoin, par exemple si un enfant vient se plaindre de son frère ou de sa soeur. Nous pouvons alors juste écouter son ressenti, ce qu’il se passe pour elle ou lui, mettre des mots sur ce qui est difficile.
Et que faire des mots durs envers l’autre enfant, des « c’est lui qui… »?
Cela demande aussi souvent d’apprendre à traduire les mots durs envers l’autre, en mots qui décrivent ses émotions : « tu es en colère, tu en as marre… ». Tu es en colère car tu as besoin qu’on respecte ton travail ». Car tout jugement et toute critique traduisent toujours une émotion et un besoin qui cherche à être satisfait, ne l’oublions pas. Interdire simplement la critique ne résoudra pas le problème de fond, nos enfants ont besoin d’apprendre à repérer leur vécu intérieur et à exprimer ce qu’ils ressentent pour formuler une demande. En reformulant ce qu’ils ressentent, en nous focalisant sur leur vécu intérieur et non sur les mots employés, nous leur apprenons à exprimer les choses autrement, à mettre les mots juste et ceux qui seront le plus efficaces, en parlant d’eux mêmes.
« C’est lui qui m’a fait mal« . « C’est elle qui a commencé à me prendre mon jouet« . « C’est pas moi, c’est lui« . Parfois leurs mots nous tendent des pièges, celui d’arbitrer. Pourtant, derrière les paroles, nous pouvons décoder à nouveau le ressenti, en se centrant sur l’enfant qui s’exprime et sans impliquer l’autre. « Tu as eu mal et tu es en colère« . « Tu trouves ça injuste, tu jouais tranquillement« . En effet, les enfants sous émotion font souvent une mauvaise interprétation des intentions d’autrui et restent bloqués dessus. En se centrant seulement sur eux, seulement, on évite cet écueil. En écoutant, avec de l’empathie, nous en apprenons souvent bien plus et nous allons au vrai problème. L’empathie, ce n’est pas confirmer que l’autre enfant est un méchant, c’est simplement confirmer que oui, ce n’est pas du tout agréable d’être poussé ou privé subitement de son jouet. L’un se sent entendu et comprend ce qu’il se passe en lui, et l’autre entend ce que cela fait à sa sœur ou son frère. Puis en mettant des mots sur ce que vit l’autre : « tu avais envie de ce jouet qui semble très intéressant dans les mains de ta sœur« . A petite doses d’écoute de chaque coté, chacun sort de l’émotionnel, et entend que l’autre vit des choses dans cette situation, aussi. Petit à petit, on développe sa capacité à identifier ses émotions et celles de l’autre, et à comprendre la source des conflits. C’est la base de l’intelligence émotionnelle et relationnelle.
Est-ce que cela suffit ? Parfois, oui, les enfants se sentent entendus et passent directement à autre chose (et dans ce cas on se sent comme un magicien qui vient de réussir un miracle, youhou…!). Parfois, cela ne suffit pas en chaque enfant a besoin de faire une demande à l’autre, ou ils ont besoin de trouver une solution pour éviter que ça se reproduise. Comment les aider ensuite à trouver leurs propres solutions et leur apprendre à régler leurs conflits ? Nous reviendrons sur d’autres outils pour apaiser les conflits dans les épisodes 2, 3 et 4.
A tout bientôt ! 🙂
ps : ces outils sont… des outils. Aucun parent n’est toujours à l’écoute (nous ne sommes pas toujours disponibles) ou parvient toujours à régler les conflits de façon satisfaisante. C’est un outil possible pour aborder les conflits différemment. VOUS êtes les experts de vos enfants !
Sous-estimons-nous la capacité des enfants à prendre en compte les désirs de leur entourage ?
Ce matin, mon fils, 7 ans, se réveille en pleine forme et de bonne humeur. C’est samedi, toute une journée pour faire plein de choses, librement! Le voilà parti pour jouer, construire des choses, inventer des histoires.
Il y a un petit « mais« : nous avons prévu une sortie cet après midi, avec d’autres enfants et adultes, et un repas avec des amis le soir en dehors de la maison, avec nuit sur place. Aussi, je commence à lui en parler dès le déjeuner.
Et là… patatras ! Mon enthousiasme est très vite douché: « non, je ne veux pas y aller, moi je veux rester jouer ici!« . « C’est toujours toi qui décide, j’en ai marre!« . Rien à faire… il ne veut rien entendre. Même à mes explications qu’il a le temps de jouer et que nous partirons un peu plus tard.« Je n’irai pas ! ». Il est très en colère, et il me le fait savoir. Je suis très tentée de lui dire : « C’est comme ça et puis c’est tout ! », non mais ! Intérieurement, je me dis qu’il est incapable de tenir compte de moi, que du coup c’est à moi de décider du programme ! Fort heureusement, c’est le week end, je suis détendue et j’ai un peu de temps devant moi. Il est donc possible de prendre un peu de recul en déjeunant, et de réfléchir à ce qui bloque.
C’est vrai, pourquoi est ce qu’il refuse autant? À première vue, il subit déjà beaucoup de contraintes lors du temps scolaire, il a peu de temps pour faire ce qu’il veut avec les devoirs, le samedi est son premier jour de liberté. C’est aussi le jour où il revient chez moi pour la semaine. Bon. Je comprends bien qu’il soit important pour lui de rester et d’investir son petit nid, de prendre le temps, à son rythme.
D’un autre côté, je lui accorde souvent ce temps à la maison, mais aujourd’hui j’ai envie de voir les personnes qui me sont chères et de passer une bonne soirée. Je réalise que je n’ai pas très envie de passer ce temps à la maison pour cette raison que je tiens beaucoup à mes proches, que j’aime passer du temps avec eux et prendre soin de nos relations.
Mais, au détriment de celle avec mon fils ?
Je me sens un peu coincée, là. II y a conflit apparent entre ses besoins et les miens.
Comment sortir de cette impasse? Soit je tranche en ma faveur, soit en la sienne, dans les deux cas l’un de nous sera perdant… et notre relation le sera également car l’un des deux aura du ressentiment envers l’autre. Si je décide de sortir, il m’en voudra, la sortie risque de mal se passer, et surtout, plus gênant, je lui envoie le message : je ne te fais pas confiance pour trouver une solution ensemble qui nous convienne à nous deux. Je le sais parfaitement, c’est une solution que j’adopte souvent dans la course au quotidien, qui ne fonctionne pas très bien, et qui a tendance à faire empirer les choses à long terme (d’ailleurs, il me l’a dit!). Bref, là, j’aimerais mettre autre chose en œuvre.
Je choisis donc un autre outil : la résolution de conflits.
La résolution de conflits consiste à poser le conflit sur la table et s’écouter l’un l’autre, puis chercher des solutions créatives ensemble. Elle se fait en général en 5 étapes qui sont toutes nécessaires.
1. Décrire le conflit et prendre le temps de discuter au calme
Une fois qu’il s’est calmé, je lui propose donc de s’asseoir avec moi et je lui décris le problème. Je lui dis que j’aimerais que nous en discutions pour trouver une solution qui convienne à chacun de nous.
Parfois, mon fils ne veut pas (ce n’était pas le cas cette fois), dans ce cas soit l’on peut reporter, si ce n’est pas urgent, par exemple si les enfants sont en plein jeu. Soit il est nécessaire d’affirmer son besoin de trouver une solution : « Pour moi c’est très important que nous trouvions ensemble cette solution, car cette situation me met en colère et ne me convient pas du tout ». Il m’est aussi arrivé de dire face à un refus répété que s’il ne souhaitait pas en discuter, que je serais contrainte de prendre des décisions toute seule pour résoudre ce problème. Avec l’habitude cependant, les objections diminuent car les enfants voient l’intérêt du processus.
2. Écouter les sentiments de l’enfant.
Je commence par lui dire que je vois qu’il a beaucoup de plaisir à jouer librement, sans être pressé par le temps. En faisant cela, j’essaie de me connecter à son plaisir d’être juste là au moment présent, dans son jeu, dans son univers. C’est vrai que c’est vraiment agréable d’être pris dans une activité qu’on aime, sans interruption. Je conclus en lui disant que du coup, il n’a pas du tout envie de sortir ni de voir du monde, ce à quoi il acquiesce. Je continue à lui parler de ce qu’il vit et de son besoin d’être tranquillement chez lui sans être dérangé. L’ idée ici, c’est que l’enfant se sente vraiment compris dans ses besoins et ses sentiments.
Attention cette étape est indispensable – c’est même une des clés essentielles – et la pratique de l’écoute active des émotions et de l’empathie est nécessaire, faute de quoi les solutions proposées risquent de ne pas fonctionner.
3. Parler de ses sentiments et besoins à soi.
Là il s’agit de faire bref et de parler de soi (et d’éviter les « il faut », « pas le choix », etc, le « mais » également). « En même temps (car les deux sont présents), j’ai vraiment besoin de sortir de la maison de mon coté et de voir nos proches, c’est très important pour moi. ». N’ayons pas peur de nous affirmer, c’est important que nos enfants comprennent que nous avons des besoins également. Pas si simple, n’est-ce pas, de parler en « je » de ses émotions et besoins !
4. Lister toutes les solutions sans les évaluer
Biensûr, il redit: « oui mais moi je ne veux pas partir ». Un peu moins fort qu’au début 🙂 Il s’est déjà apaisé parce qu’il s’est senti entendu. Je lui explique que nous allons lister sur une feuille toutes les solutions possibles sans choisir pour le moment.
Je prends une feuille blanche et j’écris donc : ne pas sortir et rester à la maison. Et je lui demande s’il a d’autres propositions. Puis je propose la mienne de départ : sortir cet après midi et ce soir, en dormant sur place. Il fait la moue, mais je lui rappelle qu’on écrit toutes les solutions. C’est le jeu. Puis j’en propose d’autres, et lui aussi. Jouer à la maison une heure puis sortir. Sortir cet après midi mais pas ce soir. Y aller ce soir mais rentrer après. Faire une autre sortie tous les deux seulement. Nous réfléchissons tous les deux et faisons travailler nos neurones. Régulièrement, je lui explique aussi les contraintes horaires qu’il ne maitrise pas bien (par exemple, si nous partons trop tard, nous ne pourrons pas aller dehors, il fera nuit).
Au final nous trouverons ensemble une quinzaine de solutions créatives !
5. Choisir les solutions acceptables pour les deux.
Je lui demande lesquelles sont inacceptables pour lui, et je les barre. J’en barre également de mon coté. Je relis la liste restante. Il y a plusieurs solutions possibles.
Et là…. et là…. il réfléchit quelques secondes et me dit : « Bon, si je peux jouer un petit moment maintenant, je veux bien qu’on y aille cet après midi et manger là bas ce soir avec tes amis. Par contre je voudrais rentrer dormir à la maison ».
#dansedelajoie !
Hasard? Magie ? Outil très efficace ! Voilà, comment la résolution de conflits permet de résoudre ce type de problème : il s’est senti entendu et a été rassuré sur le fait que je tiens compte de ses besoins. Il a mieux appréhendé les contraintes temporelles en discutant du programme possible. Je suis prête aussi à lâcher le fait de dormir sur place parce que je me sens entendue aussi (et au final, après la soirée, et avec son accord nous sommes restés dormir car il a bien vu que nous étions trop fatigués pour le trajet, mais j’étais prête à rentrer pour respecter notre accord, s’il m’avait dit non). Bref, nous avons trouvé un vrai compromis où chacun s’est senti respecté et entendu. Et c’est loin d’être la seule fois que ma famille a expérimenté cela, avec satisfaction.
Ce que l’enfant apprend dans ce type de résolution :
que ses besoins ont de l’importance
que ceux de son entourage aussi
que nous ne sommes pas obligés de lutter l’un contre l’autre, mais nous pouvons œuvrer ensemble à résoudre les problèmes
que les conflits sont une source de meilleure connaissance de l’autre
qu’il peut être actif pour favoriser le bien être de tous
que les besoins ne sont pas forcément en compétition, mais qu’en mettant en commun notre créativité, nous pouvons satisfaire les besoins de tout le monde
qu’écouter les autres est primordial
Vous trouvez cela long? Essayez-le donc pour des conflits récurrents, cela fait gagner beaucoup de temps. Je viendrai peut être vous raconter ma dernière utilisation sur un conflit qui dure depuis des lustres.
Et si l’enfant ne respecte pas ses engagements? En général, il y a beaucoup plus de chance qu’un enfant respecte un accord quand il l’a trouvé avec ses parents et a été proactif dans la recherche de solution. Je l’ai moi même testé avec des ados de quartier difficile en collège. Mais ne me croyez pas sur parole ! Parfois, les enfants surestiment leurs capacités et s’engagent dans des choses trop difficiles pour eux. On peut leur rappeler le compromis trouvé, et si ça ne fonctionne pas, c’est qu’il est nécessaire de reprendre la résolution de conflit en tenant compte de ce qu’il se passe, en explorant leur ressenti et en essayant d’autres solutions plus abordables pour l’enfant.
Avez-vous déjà essayé ? N’hésitez pas à partager vos expériences en commentaires !
Pour aller plus loin
Une nouvelle autorité sans fessée ni punition, Catherine Dumonteil -Kremer
Poser des limites à son enfant et le respecter, Catherine Dumonteil -Kremer
Écouter pour que les enfants parlent, parler pour que les enfants écoutent, Faber & Mazlish